Avril 2022

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Benoit a lu le dernier livre d’Haruki Murakami : Première personne du singulier (éd. Belfond). C’est un recueil de nouvelles autobiographiques. On retrouve Murakami dans toute son étrangeté, même si là on n’est pas dans un roman. Un peu déçu par la récurrence de ses thèmes habituels (le jazz, le baseball, etc.), Benoit juge que ce livre n’est pas indispensable pour les afficionados de l’auteur, dont il est un grand fan. D’autres au club de lecteurs sont aussi de grands amateurs de Murakami, dont Guillemette qui a tout lu.

C’est très psychologique, très intime, plein de mystère. Pourtant le style est très banal, certains s’ennuient en le lisant, mais son univers est très onirique. Au fond, c’est très théâtral, il faut accepter de se laisser bousculer, accepter le surnaturel qui fait partie de la culture asiatique, dit Guillemette. Ainsi, dans ce dernier ouvrage, H. M. converse avec un singe, c’est une véritable conversation, probablement un rêve, dans lequel le singe raconte sa vie sentimentale.

 

 

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Brigitte a eu un coup de cœur pour La tour de Doan Bui. Cependant, ce n’est pas un coup de cœur littéraire. C’est le premier roman de cette journaliste qui a écrit d’autres livres dont un qui a eu le prix Albert Londres. C’est une fiction que se déroule dans le quartier des Olympiades dans le 13e arrondissement de Paris. On navigue entre fiction et réalité, avec moult notes de bas de page qui alimentent les histoires. Le quartier est resté vide jusqu’à l’arrivée des boat people. Destiné au logement social, cet ensemble permettait aux enfants de circuler à vélo dans les couloirs tellement il était inhabité. La diaspora chinoise mais aussi vietnamienne, laotienne, etc. s’est retrouvée dans les Olympiades. Parmi les personnages, l’un est assez truculent, qui se prend pour le chien de Michel Houellebecq. Doan Bui parle beaucoup du projet politique de ce quartier, victime inaboutie des changements politiques (le passage de Pompidou à Giscard). Le roman va jusqu’à 2045 avec la transformation du quartier en lieu idéal. Le roman est hyper documenté, très journalistique, mais les personnages ne sont pas très consistants et les notes de bas de pages sont omniprésentes et longues, ce qui fragmente la lecture et coupé l’élan du lecteur.

 

20220601 Petite histoire de la librairie française

Gérard a présenté un essai de Patricia Sorel, une universitaire spécialiste de ces questions : Petite histoire de la librairie française (éd. La Fabrique). Il connaît bien la question puisqu’il a lui-même exercé cette belle profession. Il y a appris que les librairies sont nées au sein de l’université, au Moyen Âge, et qu’elles étaient tenues par le clergé. Sous l’ancien régime, il fallait un privilège du roi pour l’être. Et les femmes n’en n’avaient pas le droit, sauf quand elles reprenaient la profession de leur mari après son décès. Jusque dans les années 70/80, elles étaient surveillées par la police. Il y est question de la loi du 10 aout 1981 sur le prix unique du livre de Jack Lang qui a permis de sauver la petite librairie en France.  

Ensuite, nous avons eu une longue et passionnante conversation sur le thème de la Bible que Gérard a commencé à lire, échangeant sur les questions de choix d’édition, de traduction, d’interprétation, et même de taille de police de caractère...

 

 

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Annick a parlé du livre de Julia Kerninon, sur son vécu de mère : Toucher la terre ferme. Ayant travaillé en maternité, Annick a été éclairée par ce livre sur les questions d’ambivalence des sentiments liée à la maternité. A priori c’est un livre autobiographique. J. Kerninon raconte ses difficultés lors de sa maternité. On touche aux sujets de « l’instinct maternel », du rôle de la mère, du père, etc. Finalement, Annick se dit que ce n’est pas nécessairement épanouissement d’être mère. On a tous, en tant que parent, eu envie un jour de jeter son rejeton par la fenêtre ! (Sic quelqu’un dont je ne citerai pas le nom pour préserver sa sécurité). Mais c’est plus qu’une réflexion de femme, c’est une réflexion de couple et même de société. La question reste en suspens : qu’est-ce que c’est qu’être une bonne mère ?

 

 

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Guillemette nous a apporté une pièce de théâtre de Nathalie Papin : Debout. C’est un petit texte qu’elle monte avec ses élèves ados en cours de théâtre. C’est l’histoire d’un ado de douze ans qui est battu par sa mère. Il a envie de mourir. Installé dans un cimetière, il s’est mis dans un trou destiné à un enterrement. Mais il est trouvé par un fossoyeur nommé Victor. Se noue une relation entre eux. Ayant sympathisé, le fossoyeur lui propose d’échanger leurs mères. On bascule alors dans un conte. Le fossoyeur l’emmène au cimetière gitan dans l’univers des mères où il va rencontrer toutes sortes de mères différentes. Il doit choisir une mère. Mais après moult tentatives infructueuses, il se dit que finalement, il ne veut plus chercher. On a les parents qu’on a, et on s’en contente…

 

 

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Guillemette a aussi découvert le livre audio et elle s’en délecte. Cette fois, elle avait emprunté Le fusil de chasse de Yasushi Inoué, interprété par André Dussolier. Ce qui est formidable, c’est qu’on peut faire autre chose tout en écoutant. Et souvent, ce sont de bons comédiens qui vous emportent dans l’histoire. Ce sont des lettres, avec trois moments différents. Un homme donne à un autre homme, trois lettres. Une de sa femme, une de sa maitresse et une de sa fille.

 

 

 

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J’ai présenté Tigres à la dérive de Nicolas Zeisler, un premier roman d’un jeune auteur déjà multi récidiviste de l’écriture (il écrit dans des revues). C’est un court roman probablement plus ou moins autobiographique. Il est bien écrit, drôle, et touchant. C’est un enfant d’une dizaine d’années qui raconte son départ pour l’Argentine, avec sa mère et son nouveau compagnon argentin, après le décès de son père. Les personnages sont un peu fantaisistes, voire un peu allumés, adeptes de méditation zen. L’enfant-narrateur se lie d’amitié avec un vieil homme, vit les affres de l’immigré mal accepté par ses camarades de classe, et découvre les atouts bien connus de l’Argentine : le tango, le dieu Maradona et le culte du football, tandis que sa mère essaie de refaire sa vie.

 

 

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Benoît a lu Connemara, le dernier roman de Nicolas Mathieu, auteur couronné par le Prix Goncourt en 2018 pour Leurs enfants après eux. Hélène et Christophe sont deux quadras issus de milieux populaires dans l’Est de la France. Copains d’enfance, ils se revoient vingt ans après, se revoient et font le bilan de leur vie, ont une petite aventure. Elle a plutôt réussi, elle travaille à Paris dans un cabinet de conseil, alors que lui est plutôt dans un échec professionnel et sentimental… C’est très intéressant sur le fonctionnement des cabinets de conseil. Connemara, c’est la chanson de Michel Sardou, une chanson populaire qui est parait-il beaucoup diffusé dans les fêtes de fin d’année dans les écoles de commerce.

Ce que Benoit a aimé aussi dans ce livre, c’est que ce n’est pas un roman parisien, une tendance de l’édition contemporaine française. Il est question de transfuges de classes, comme Annie Ernaux, Didier Eribon ou Marie-Hélène Lafon qui évoquent ces questions dans leurs romans.

 

 

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Brigitte n’a pas aimé Il faut qu’on parle de Kevin, le livre Lionel Shriver, elle s’est ennuyée, alors que tout le monde a aimé… après nos deux acolytes David et Marie-Séverine qui l’avaient aimé. La culpabilisation de la mère ne lui a pas plu. Gérard dit que chaque lecteur interprète la lecture de ce livre à sa façon, en faisant porter le poids de la responsabilité à la mère ou à l’enfant, c’est selon.

 

 

 

 

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Enfin Annick a aimé La guerre des pauvres d’Éric Vuillard, un de ses courts romans parus il y a quelques années. Un conte en réalité, qui vous transporte dans une autre réalité historique. Un petit livre sympathique à lire !

 

 

 

 

 

Mars 2022

20220507 Chantecoq

Patrick a apporté un livre réédité par la Bibliothèque Nationale. La BNF réédite des textes anciens sous forme de fac-similé, qu’on peut acheter sur commande. C’est un livre d’Arthur Bernède : Les nouveaux exploits de Chantecoq : Le fantôme du Père Lachaise. L’auteur est connu pour avoir écrit aussi Belphégor et d’autres romans historiques et d’aventure. Ce roman-là est une sorte d’enquête policière basée sur l’affaire du collier de Marie-Antoinette. Patrick a beaucoup aimé ce livre même s’il semble le trouver un peu daté, sentant l’évolution des mentalités depuis sa parution en 1929.

 

 

 

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Mireille a lu la suite du Pays des autres de Leïla Slimani, le tome 2 de la trilogie intitulée Laissez-nous danser. Le premier tome s’intitule La guerre, la guerre, la guerre. Mathilde, une française d’Alsace s’est mariée avec un marocain après la seconde guerre mondiale. L’histoire se déroule dans le cadre du Maroc. Dans cette partie, il est plus question des enfants, la deuxième génération. Mireille trouve très intéressant de suivre le parcours de ces personnages et du Maroc qui évolue. L’écriture est simple mais agréable. Il y a beaucoup d’émotion. Autant de plaisir dans ce tome que dans le premier ! On attend le troisième avec impatience.

 


20220507 ouzbek

Micheline a parlé d’un livre de Luis Sepulveda : L’Ouzbek muet et autres histoires clandestines. C’est l’auteur du Vieux qui lisait des romans d’amour. Un petit livre très « sympa, léger », qui se passe dans les années 60-70, au moment de la prise de pouvoir par Allende et avant Pinochet. Ce sont plusieurs nouvelles sur des jeunes gens très politisés, des jeunesses communistes. Ils se réunissent plus ou moins clandestinement, se donnant des noms de code, etc. ils fabriquent des bombes artisanales foireuses, etc. L’Ouzbek est un personnage truculent qui voyage dans différents pays de l’Est et à qui il arrive de sympathiques aventures. Les autres personnages sont un peu des « bras cassés » dont les projets sont parfois peu sérieux, ils ont un côté adolescent, d’ailleurs certains sont encore au lycée. Le livre n’a pas de message, c’est drôle et à lire !

 

 

 

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David a choisi Il faut qu’on parle de Kevin de Lionel Shriver (c’est une femme). C’est un livre paru en 2006, adapté au cinéma. C’est un roman épistolaire dont on n’a que les lettres d’une femme qui écrit à son mari dont elle est séparée, mais on n’a pas les réponses de celui-ci. Dès le début du roman (ceci n’est donc pas un spoiler), on apprend que leur fils Kevin a tué neuf personnes dans leur collège. Au fil des lettres on se rend compte que le fils est un être pervers. La question du pourquoi se pose tout au long du livre. Pour David, c’est un chouette roman, un voyage au cœur de la violence.

David l’a lu à la suite de Marie-Séverine, aussi à cause du procès de Nordahl Lelandais dont rien ne laissait présager de ses pulsions de violences meurtrières, comme s’il était fondamentalement mauvais dès sa naissance… Pour Marie-Séverine, le père est obligé de continuer à défendre son fils quoiqu’il ait fait car sinon c’est lui qui perd pied. Guillemette dit aussi qu’il faut faire attention au jugement moral (« c’est un pervers ») alors que Kevin est sans doute malade, psychopathe.

Ce livre suscite le débat et a priori on en reparlera puisqu’il circule entre les participants !

 

 

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Marie-Séverine a parlé, très rapidement, de Monument national de Julia Deck. Intéressée à l’idée de la rencontrer à la médiathèque dans le cadre du festival Hors-Limites, interrompu depuis deux ans, Marie-Séverine n’ira pas à la rencontre car elle n’a pas envie de dire à J. Deck ce qu’elle a pensé de son livre « dénué de tout intérêt » … ni sur le plan romanesque, ni sur le plan littéraire. Il n’y a ni la langue ni le fond.  Le livre parle d’un acteur connu qui ressemble à Delon en fin de vie dans un château. Ça se passe de nos jours avec en toile de fond confinement et gilets jaunes.

 
 
 
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En conséquence, Marie-Séverine a eu le droit de parler de lectures qui lui ont vraiment plues ! En l’occurrence, des livres d’Erri de Luca. Un bijou : Le jour d’avant le bonheur : une histoire, une belle langue et de la poésie ! Trois éléments fondamentaux que son amie Guillemette considère aussi comme essentiels. Un pur régal ! c’est le soleil dans le métro ! Ce sont des histoires du sud de l’Italie, avec la mafia, etc. Dans ce premier roman, c’est la relation entre un orphelin et un concierge d’immeuble, qui ont une relation père-fils. Tout est extrêmement bien écrit, dans une langue subtile. 

A recommander très très fort ! à lire par exemple dans le métro quand tout le monde fait la tête, c’est du soleil qu’il vous donne.

M.-S. a aussi évoqué Le chanteur muet des rues, qui est en fait un livre de photos de François-Marie Bannier, photographe, dont les photos sont commentées par Erri de Luca. Oublions tout ce qu’on sait sur Bannier pour regarder ses photos qui sont très belles : il a un œil !

 

 

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Guillemette a craqué pour un italien, elle aussi, avec le recueil d’Alessandro Baricco : Le nouveau Barnum. Elle adore l’auteur de Château de la colère, dont elle a fait un podcast avec son fils musicien Maxime (voir le lien ci-dessous pour l’écouter). Il est aussi l’auteur de Soie, Novecento, etc. C’est très théâtral, parfois un peu étrange. Dans ce livre, il s’agit d’articles qu’il a écrit pour un journal italien : La Repubblica. Il écrit sur tout : le sport, le foot, la musique, la littérature, c’est foisonnant. Il écrit tellement bien qu’il donne envie de lire tous les articles même ceux qui portent sur des sujets qui n’intéressent pas tout le monde. Il a beaucoup d’humour, un humour très fin. Et à propos des cinq lieux au monde qu’il préfère, il cite la bibliothèque de Mumbaï, un endroit incroyable où tout le monde parle et mange, et il dit : « C’est le lieu où je m’entends le plus penser ».

Ça fait réfléchir, ça nourrit, ça cultive, c’est bien écrit (une écriture construite comme une musique) : c’est un bonheur !

Podcast de Guillemette tiré de Château de la colère

 

 

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Benoît a commencé à lire Paul Auster, un auteur qui parle beaucoup de New York, en particulier dans ce roman. Dans 4321, un pavé de plus de 1000 pages – un bonheur quand on aime ! – il y a quatre romans en un. Archie Ferguson, le héros apparait dans les quatre. A l’origine de l’histoire, son grand-père juif biélorusse arrive à New York, et il y a un imbroglio autour de son nom. Quatre destins différents se passent en fonction d’événements qui changent la donne. Tout est emboité. Il y est question des différents épisodes de l’histoire des Etats-Unis. En fait, P. Auster s’est inspiré de sa propre vie pour écrire ce gros roman que Benoît a adoré. Le style est très fluide, ça pose des questions sur la vie de chacun.

À lire !

 

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Brigitte a dérogé aux règles du club de lecteurs, mais on lui pardonne, car elle a apporté tout une pile de livres (9 livres quand même !) qu’elle a aimés et offerts aux personnes présentes, après en avoir dit quelques mots. Un seul a échappé à la brocante : Les furtifs d’Alain Damasio. Un livre qu’elle a bien aimé mais ce qui l’a agacée, c’est cette manie de transformer le français en une novlangue.

Mais Brigitte s’est attardée plus particulièrement sur le livre d’Olga Tokarczuk : Sur les ossements des morts. Elle a aimé l’écriture simple mais maline. Une femme, ex-ingénieur en ponts et chaussées, vient passer du temps dans un village reculé de Pologne. Elle mène l’enquête sur un meurtre. C’est une histoire d’amitié et d’animaux. Les animaux se vengent des braconniers, qui ont tué ses chiens qu’elle appelle ses filles. 

 
 
 
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Annick a lu Enfants de salaud de Sorj Chalandon. Un livre qui fait écho aux précédents livre dans lesquels il évoque son père. Il fait une bonne analyse de la réaction des gens face à l’ignominie lors du procès de Klaus Barbie. C’est un regard étrange sur son père qui est un « personnage ».

 

 

 

 

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Guillemette a lu le premier roman du canadien Paul Serge Forest : Tout est Ori, Déjà doté de plusieurs prix, paru en 2021. Elle n’y a pas trouvé du John Irving comme le suggère la quatrième de couverture, mais plutôt du Alessandro Baricco et du Haruki Murakami : quels parrains ! le titre est un mystère qui est résolu au cours de la lecture. L’histoire se passe dans une famille de pêcheurs de mollusques et autres fruits de mer, au bord du fleuve Saint Laurent. Le père cherche une clientèle du côté du Japon. Arrive un beau jour un japonais du nom de Mori…

Difficile d’en parler sans spoiler… Tout est bizarre, on nous amène à un endroit sans problème. Ce n’est jamais psychologique, tout est dans les faits successifs qui nous donnent l’impression d’être au théâtre. On est baigné dans cette histoire qui nous embarque, et dans les dernières pages on se dit : Ah oui ! On aboutit à une réflexion sur le monde d’aujourd’hui. Il n’y a rien de vain. C’est truffé de mots québécois, ce qui est parfois une façon de faire passer des choses un peu crues.

C’est un souffle, ce livre !

 

 

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Micheline a lu un des rares romans parus en France d’Abdulrazak Gurnah, prix Nobel de littérature 2021 : Près de la mer. L’auteur, tanzanien, a enseigné la littérature anglaise à l’université. Un homme émigre en Angleterre et, alors qu’il parle anglais, on lui conseille de faire comme s’il ne parlait pas la langue… C’est l’histoire de deux personnages qui se sont connus longtemps avant et dont l’un a arnaqué le père de l’autre. Ils se rencontrent à Londres, alors que l’un d’eux a pris l’identité de l’arnaqueur décidé à en découdre. Mais les choses ne se passent pas comme on l’imagine. Ces questions d’identité (qui est qui ?), rendent le roman un peu compliqué et on peut s’embrouiller facilement dans les personnages…

 
 

Février 2022

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Benoît a commencé en parlant d'un livre de Philip Roth qu'il n'a pas trop aimé : Le rabaissement. Lui qui est féru de théâtre et aime cet auteur a été déçu. Le héros est un comédien ayant eu beaucoup de succès au théâtre, à Broadway, et qui arrivé à la soixantaine, n'arrive plus à jouer. Il est paralysé et se retrouve bloqué sur scène. Ce que Benoît n'a pas aimé, c'est que ça devient assez scabreux, sinistre. On parle de suicide, d'hôpital psychiatrique. Habituellement, les romans de P. Roth ont un style très vif, ce qui n'est pas le cas dans celui-ci.

Alors Benoît a souhaité parler de Phèdre en Inde emprunté à la bibliothèque Oscar Wilde, spécialisée dans le théâtre. L'éditeur est André Dimanche, un « petit » éditeur exigeant. le journal de Jean-Christophe Bailly, philosophe et écrivain. Dans les années 80, il est allé en Inde avec Georges Lavaudan, un grand metteur en scène, avec le projet un peu fou de monter Phèdre (de Racine) là-bas avec des auteurs indiens. J-C. Bailly décrit son voyage en Inde, un voyage que Benoît a également fait. Il décrit les différentes étapes de création de la pièce, un défi. Ce livre est très bien écrit. Un beau journal de voyage, dans lequel il donne ses impressions d'un pays très sensoriel.

Guillemette fait le parallèle avec le Mahâbhârata de Peter Brook, un des maîtres du théâtre contemporain qui avait monté ce texte fondamental indien, une épopée réécrite avec Jean-Claude Carrière et montée avec des comédiens du monde entier, dans un spectacle de neuf heures (ou trois fois trois heures). Le plus beau spectacle qu'elle ait jamais vu ! 

Merci de parler de livres qui donnent envie d'aller au théâtre !

 

20220507 Pilgrim

Guillemette a lu pas mal de livres mais elle a préféré parler d'un ancien coup de cœur plutôt que de mauvais livres récents ! C'est donc de Pilgrim de Thimothy Findley, un auteur canadien maintenant décédé, qu'elle a parlé, un roman paru en 1999. L'auteur a fini sa vie en Provence. C'est d'abord l'écriture qui a plu à Guillemette, qui a succombé à son charme grâce à celui-ci et a lu tous ses livres, une vingtaine. C'est l'histoire d'un homme qui se pend, mais qui survit à son suicide, et qui est soigné par Carl Gustav Jung dans sa clinique de Zürich. Il est un spécialiste de Léonard de Vinci. L’histoire fait aussi référence au mythe du « Hollandais volant » ce marin qui vit la damnation de ne pas pouvoir mourir et qui revit dans des corps et des lieux différents (lire à ce propos le magnifique « L’amant sans domicile fixe » de Fruttero et Luccentini).  La construction du roman est brillante et l'écriture jubilatoire, sic la quatrième de couverture citée par Guillemette, car tout y est dit. Le personnage rêve de la future (première) guerre mondiale qui advient, ce qui fait que Jung crée le concept d'inconscient collectif.

À redécouvrir !

 

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David a lu le roman de Marlen Haushoffer : Le mur invisible. C'est un roman autrichien qui date de 1963. C’est l'histoire d'une femme qui accompagne son frère et sa belle-sœur dans leur chalet à la campagne. Le couple qui l'accompagne part au village, elle reste seule à la maison, mais il ne revient pas. Le lendemain, elle constate qu'un mur invisible et transparent a poussé et l'empêche de sortir du petit domaine. Ensuite, le roman est un journal où elle raconte sa vie de survivaliste. Eloignée de la civilisation, elle vit avec des animaux et tout ce qui est au-delà du mur est transformé en pierre. Elle découvre le monde animal et végétal.

C'est une sorte de fable écolo, « de la sf pour ceux qui n'aiment pas la sf ». Benoît l'a aussi lu et beaucoup aimé.Un livre que Guillemette a lu pendant le confinement, expérience mémorable. Ce roman a été beaucoup commenté ces derniers temps, probablement parce qu'il correspond à des préoccupations actuelles...

 

 

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Béatrice a lu un roman plus récent : Les choses humaines de Karin Tuil. Elle vient de publier un autre roman : La décision. C'est l'histoire d'une femme qui quitte son mari et rejoint un autre homme. Le fils de celle-ci, brillant étudiant, viole la fille de son nouveau compagnon. Au début, on se dit que ça commence comme un roman de gare, puis ça continue avec une chronique judiciaire, et enfin on est dans une période post-metoo. David n'avait pas trop aimé, trouvant le livre confus et manquant de subtilité, Anne le trouve caricatural, d'autres plussoient dans ce type de critique, bref ! Anne n'avait pas aimé non plus L'invention de nos vies qu'elle avait trouvé lourdement caricatural aussi, avec des personnages archétypaux.

Voilà, voilà. On attend vos avis sur La décision... et peut-être sur l'adaptation au cinéma du premier.

 

 

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Annick a aimé Sauf les fleurs de Nicolas Clément. Magnifique premier roman qui a eu le Prix Métro Goncourt en 2014 (et que Guillemette a mis en lecture musicale avec son fils Maxime, musicien).

Livre dur, puissant, écrit dans une langue poétique dense et magnifique. Comme une tragédie grecque.

 

 

 

20220507 Mary Brick

 

Marie-Séverine nous a fait découvrir un livre d'histoire qu'elle a lu comme un roman : Marie Bryck et ses frères de Laurence Giordano.                    

Leçon de grande Histoire à travers la petite : au temps du choléra, celle de Marie et ses frères, orphelins, placés, séparés, maltraités qui vont essayer de survivre. Le livre est écrit à partir d’un gros travail de recherche dans des documents administratifs et d’archives reconstituées.

Cela donnait envie, même si c’est plus une leçon d’histoire qu’un roman.

 

 

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Edith recommande Les lanceurs de feu de Jan Carson. C’est un roman irlandais (du Nord) paru en 2021. Ça se passe en Irlande du Nord pendant les trois mois de l’été 2014, à Belfast Est. Deux femmes, un médecin solitaire et un ex-paramilitaire détiennent chacun un secret parental. Des enfants « infortunés » (on verra pourquoi) possèdent des pouvoirs « spéciaux ».

Quel roman extraordinaire ! On ne le lâche pas. Excellent ! (Sic Edith)

 

 

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Micheline a aimé Celui qui veille de Louise Erdrich. L'auteur a eu le Prix Pulitzer. L’histoire se passe en 1953 dans une réserve d’indiens Ojibwé. Un jeune homme nommé Thomas veut retrouver sa sœur, une jeune femme de 19 ans qui veut s’émanciper. Pour cela il parle aux plantes, aux astres… Micheline a adoré la langue et l’humour.

 

 

 

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Guillemette a lu de Mathias Enard : Désir pour désir, un petit livre de 70 pages sur lequel elle a un avis mitigé. L'auteur nous a habitué à de gros « pavés » érudits. Là, l'action se passe à Venise, pendant le carnaval. C'est un trio amoureux, mais il n'y a pas trop d'histoire. La langue est hyper poétique, avec des phrases qui font une demie-page, mais un peu bancales, pas le style qu'elle aime le plus ! Tout petit livre qui ne pourrait même pas s’appeler un roman. Dont l’important n’est pas le titre : désir ? Mais qui se passe à Venise au temps des graveurs en 1750 et nous fait voyager.

 

 

 

Janvier 2022

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Guillemette a souhaité parler d’Arbre de l’oubli de Nancy Huston. Elle ne veut pas éventer l’histoire en donnant l’explication du titre car celle-ci arrive au deux-tiers du roman. C’est « du grand Nancy Huston ». Guillemette adore Nancy Huston. Ce dernier livre est dans la veine de Lignes de faille, c’est-à-dire, des familles qu’elle suit sur plusieurs générations : une famille décimée à Dachau, le fils d’une famille juive américaine rencontre une femme protestante, ils vont avoir un enfant par le biais d’une mère porteuse noire, leur enfant sera métis. Ce n’est pas une histoire linéaire, on passe d’un pays à l’autre, d’une époque à l’autre. A chaque fois, elle indique au début du chapitre les mentions de lieu et de date, ce qui fait qu’on n’est pas perdu. Chaque petit bout d’histoire éclaire le suivant. Le passé éclaire le présent et inversement. Nancy Huston est maitresse dans l’art de l’esquisse : elle n’a pas besoin de s’étendre pour décrire une scène.

Ce livre est un peu noir, désespéré, profondément humain. C’est un livre qui s’interroge sur l’identité, sous tous ses aspects. Elle inscrit cette petite histoire dans la grande Histoire. Guillemette trouve qu’il est bien construit, contrairement à ce qui a été dit au Masque et la plume ! Cette déconstruction de la forme du roman est une réussite magistrale ! C’est juste un peu noir, il y a plus de questions que de réponses. Un grand coup de coeur !

 

 

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Mireille a aimé S’adapter de Clara Dupont-Monod. Il s’agit de l’arrivée d’un enfant handicapé dans une famille. Ce qui est intéressant, c’est le point de vue, la réaction de chaque enfant, vis-à-vis de cet enfant, qui va bouleverser toute la famille. L’enfant meurt assez vite. Mais un enfant né après en ressent encore les stigmates. Une fille est dans le rejet, un autre ne peut pas s’exclure de l’ombre de cet enfant. Mireille a beaucoup aimé ce livre, elle a été très touchée par l’histoire, par l’itinéraire de chaque enfant. Il s’agit de la propre histoire de C. Dupont-Monod. Elle entre dans l’esprit de chaque personnage. L’histoire est racontée par les pierres du jardin, comme si c’étaient elles qui étaient spectatrices de cette histoire. C’est un roman, pas un documentaire, et c’est un coup de cœur de Mireille.

 

 
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Annick a lu un « magnifique roman graphique » de Désirée et Alain Frappier : Là où se termine la Terre. On voit toute l’histoire de la dictature au Chili de 1948 à 1970. Les auteurs ont été invités à la médiathèque et ont eu droit à leur exposition. Désirée fait le texte et Alain le dessin. Ils ont écrit plusieurs livres sur différents sujets : le Chili, l’avortement, Charonne… Guillemette parle de l’engouement des jeunes pour ce type de livres à mi-chemin entre la BD et le texte, qui sont souvent un moyen de faire état de thèmes politiques. Annick a trouvé ce livre très instructif.

 

 

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Benoît a parlé du roman d’Antoine Wauters : Mahmoud ou la montée des eaux. C’est pour lui un « énorme coup de cœur », qui lui a été recommandé par un ami. C’est magnifique, écrit en vers libres. Benoît a été happé dès le début, alors qu’il ne savait pas trop de quoi il s’agissait. Mahmoud est un vieux monsieur qui habite près d’un lac artificiel en Syrie, créé par Hafez El Hassad. Des villages ont été engloutis. Il va en barque sous le lac et fait de la plongée, il y voit entre autres une mosquée. Ses trois enfants sont partis faire la guerre. Le livre raconte son désespoir. Il est très poétique, émouvant. Il y a aussi un portrait de Bachar El Hassad, des passages sur la torture… Mahmoud se souvient de sa vie avant le barrage, il plonge littéralement dans son passé. Cette façon d’écrire est très particulière.

C’est une vraie découverte. A lire !

 

20220506 dieu ne ma parlé

Patrick a présenté un roman d’Anne Pontillé, une femme qui raconte son histoire : elle est entrée au couvent et y a toujours été malheureuse. Il s’agit de Dieu ne m’a pas parlé (un livre qui n’est pas dans les collections de la médiathèque). De père protestant et de mère catholique, elle suit la volonté des parents d’aller au couvent. Comme elle s’interroge très jeune sur Dieu, elle cherche une réponse, et décide d’y aller à 21 ans. Elle va rester vingt ans au couvent et finalement considérer que Dieu ne l’a pas appelée. Alors qu’elle a la foi, elle n’est jamais en contact avec Dieu. En sortant, elle n’a aucune ressource et doit se chercher un but dans la vie. Elle pense que Dieu veut son bonheur.

 
 
20220506 ma sombre vanessa

Gérard a lu Ma sombre Vanessa, le livre de Kate Elizabeth Russell, paru en 2020 : il y est question d’une étudiante de quinze ans, Vanessa, qui est étudiante tombée sous le charme de son professeur de littérature. Dix-sept ans plus tard, elle l’accuse d’agression sexuelle. Il lui a posé la main sur le genou. C’est un roman psychologique, qui tourne autour donc autour de la question du consentement. Gérard dit ne pas être ressorti indemne de cette lecture. Le livre est bien écrit.

 

 

 
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Marie-Séverine a aimé Les naufragés de l’île Tromelin. Un roman d’Irène Frain qui est paru en 2009. C’est l’histoire d’un naufrage qui a vraiment eu lieu sous Louis XV vers 1715.  Au large de Madagascar, un bateau se fracasse contre une barre de corail. Dans le bateau se trouvaient deux cents esclaves non déclarés, destinés à être vendus en Martinique. Les naufragés vont construire un autre bateau à partir des débris, en faisant croire aux esclaves qu’ils vont les emmener, et les laissent tous, sauf l’interprète, sur l’île le jour du départ. Les autres restent sur l’île Tromelin. Quinze ans après, il ne restera que huit survivants, quand un bateau viendra enfin les chercher. Parmi eux, une femme et son bébé.

Irène Frain a mené une vraie recherche historique, elle s’est rendue sur l’île, ce qui est très difficile. Aujourd’hui il y a une base météo, les traces archéologiques ont quasiment disparu. Elle a cherché à savoir leur mode de vie, et y a trouvé la trace du puits qui leur a permis de survivre.

Ce livre a passionné Marie-Séverine. On comprend pourquoi en 1792 Condorcet a aboli l’esclavage, car des survivants ont écrit des livres racontant leur histoire, et toute la violence et la morgue des blancs vis-à-vis des esclaves. Ce genre de livre fait comprendre aussi pourquoi les communautés noires demandent une reconnaissance de ce passé. On sent poindre le bout du tunnel pour les populations noires opprimées en cette fin de 18e siècle.

 

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Edith a lu plusieurs livres comme d’habitude, mais celui qui l’a le plus hantée est le dernier livre de Natacha Appanah : Rien ne t’appartient. Elle avait déjà beaucoup aimé Le dernier frère et Tropique de la violence. Celui-là est assez extraordinaire, il prend aux tripes. Il y a trois parties très importantes. Dans la première, une jeune veuve est désemparée, elle rêve à des personnages qu’elle a connus. Dans la deuxième, elle nous explique son enfance, dans la troisième, il y a une histoire de tsunami. N. Appanah est mauricienne. Tout est passionnant dans ce livre ! on peut penser qu’il y a eu des atrocités au nom de la religion, on pense au Sri Lanka, etc. On apprend plein de choses. Quand on commence ce livre, on a envie de le recommencer ! C’est ce qu’a fait Edith. D’ailleurs, Edith est furieuse contre la critique du magazine Lire qui n’aime pas ce livre et le démolit, elle qui a été citée dans le Masque et la Plume par Jérôme Garcin qui a un jour commencé son émission en disant : « Mme S. est en colère ! » phrase devenue culte dans son entourage. 

 

 

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Micheline a aimé le recueil de nouvelles de Colum McCann La rivière de l’exil. C’est un petit livre pas nouveau. Douze petites nouvelles dont certaines sont vraiment petites mais savoureuses. Ça se passe en Irlande mais aussi aux Etats-Unis. Il y a plein de petits repères issus du quotidien.

Un petit livre très sympathique d’un auteur culte du club de lecteurs, suivi de près par plusieurs. On a beaucoup d’empathie pour les personnages de l’auteur qui distille beaucoup d'humanité.

 

 

 

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J’ai parlé de Le vol de Bostjan, un roman de Florian Lipus, un auteur autrichien de langue slovène. Le roman est doté d’une postface de Peter Handke très instructive, dans laquelle il donne quelques informations sur cet auteur méconnu en France mais plus ou moins culte dans son pays. C’est une histoire d’amour toute simple, d’une certaine manière. Mais ce qui fait son intérêt, c’est tout d’abord l’écriture magnifique très bien traduite. L’histoire est teintée d’une sorte de magie populaire. Le contexte est celui de la guerre, la vie du garçon qui en est le héros est jalonnée de drames personnels liés à la guerre, mais l’histoire est traitée d’une façon très particulière, pas très réaliste, dans laquelle l’amour vient comme la lumière au bout d’un long parcours de souffrances.

J’attends vos avis !

 

 

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Guillemette a aussi lu le petit livre de Thomas Vinau, un poète romancier qui a publié Bleu de travail. Chaque poème est une façon de voir la poésie dans la vie. Ces petits textes tout simples font du bien à l’âme, la simplicité donne une lecture du réel qui n’est pas la nôtre.

 

 

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Edith a voulu parler aussi de Kérozène d’Adeline Dieudonné. Elle avait déjà aimé La vrai vie. Dans une station-service, des personnages, dont un cheval, racontent ce qui leur est arrivé dans cet endroit. Elle a adoré ! Il y a des situations complètement cocasses, elle invente des scènes originales. Chaque petit chapitre ressemble presque à une nouvelle.

Coup de cœur !

 

 

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Béatrice a lu Un amour de mille ans d'Akira Mizubayashi. L'auteur, japonais, a longtemps vécu en France et écrit en français (langue sur laquelle il a écrit Une langue venue d'ailleurs et qu’il a enseigné à l’université). Musicienne, Béatrice avait déjà aimé Âme brisée (où il est question de violon). Dans celui-ci, il est question d'amour et d'opéra.

 

 

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Edith a aussi lu (mais est-ce qu’elle le recommande ?) aussi Troll d’Eirukur Örn Norddahl, un auteur islandais. Troll est un trans de 33 ans, il se sent fille ou garçon selon les moments. Edith a été agacée par l’écriture inclusive qui a gêné sa lecture (avec des iel, ellui, lea...). Et aussi par l’utilisation du subjonctif et du passé simple quand la mère parle : « vous enfilâtes les mêmes chaussettes ». Que de la provocation. Du méchant, cruel même, quand ce sont des enfants, du dégueu en pagaille ! Ordurier. Alors oui, c’est une critique terrible de la société hypocrite…

 

Décembre 2021

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Benoît a parlé de Memorial drive de Natacha Trethewey. La narratrice raconte l’histoire de sa mère tuée à l’âge de quarante ans par son mari. Le féminicide est raconté trente ans après par sa fille, qui avait 19 ans à l’époque, à Atlanta. Le livre parle de la mémoire, du traumatisme. Elle raconte l’enfance de sa mère dans le Sud des Etats-Unis. Il est question du racisme aussi puisque sa mère était métisse, née dans le Mississipi. Elle revient sur le mariage inhabituel avec un blanc. Après la séparation, elle trouve un second compagnon qui, lui, est noir. C’est lui qui commet ce crime. Il n’a pas supporté que la relation se dégrade. Elle a enregistré des conversations pour les donner à la police. Les retranscriptions de celles-ci sont terribles.

Un livre fort sur les violences conjugales, qui selon Benoît est plus un récit qu’un roman.

 

 

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Edith a choisi Madame Hayat d’Ahmet Atlan, un auteur turc. Il a écrit ce roman en prison. Journaliste très connu en Turquie, il a été emprisonné plus de quatre ans et en est sorti récemment, en avril 2021. C’est un roman d’amour mais pas seulement. Il se passe dans la Turquie contemporaine. Mme Hayat est une rousse flamboyante. C’est une femme libre qui fait ce qu’elle veut. Le roman raconte l’histoire d’un tout jeune homme qui commence la fac, et dont le père aisé devient pauvre tout d’un coup, meurt rapidement suite à une décision gouvernementale qui lui fait perdre ses revenus.

C’est l’histoire d’un double amour. Mme Hayat a la cinquantaine. Le personnage principal trouve un petit boulot pour payer ses études : faire le figurant dans des films où des couples dansent. Il tombe amoureux de Mme Hayat. Il adore la littérature, elle ne lit pas. Parallèlement, il rencontre et aime une jeune femme qui elle aime la littérature.

Edith a aimé ce livre bien écrit.

 

 

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J’ai parlé d’un roman qui m’avait tentée d’après les descriptions et critiques que j’en avais lues dans la presse. Ce roman semblait sortir de l’ordinaire. C’est le premier roman de Mariette Navarro : Ultramarins. C’est une sorte d’ovni à la limite du conte, du fantastique (léger). Ça raconte l’histoire d’une femme capitaine d’un cargo qui transporte des containers. On ne sait pas trop où ça se passe. La capitaine est la seule femme sur le bateau, elle dirige un équipage d’hommes jeunes et d’origines diverses, dans l’harmonie et dans une belle ambiance quasi amicale. Un jour, ils souhaitent aller se baigner, alors, contre toutes les règles habituelles, elle laisse les hommes descendre en barque de sauvetage et profiter de ce moment. Mais elle reste à bord. Il se produit alors un petit événement qui va changer bien des choses, comme un grain de sable dans un engrenage…

Voilà un court roman qui commence comme un rêve éveillé et se transforme au fur et à mesure de la lecture : recommandé !

 

 

 

20220129 Le plongeur

David a aimé Le plongeur de Stéphane Larue, un livre québécois dont il a eu connaissance via des vidéos de libraires québécois vues pendant le confinement. Ce livre, un premier roman, fait partie d’une liste des livres préférés de ces libraires, et il a eu plusieurs prix. C’est l’histoire d’un jeune homme de 21 ans qui a développé une addiction aux machines à sous, appelées au Québec des loteries vidéo. Il y perd tout son argent. Sa vie part à vau l’eau à cause de cette addiction. Il prend un emploi dans un restaurant. On vit alors une plongée ethnographique dans le milieu de la restauration. Il fait aussi d’autres petits boulots plus ou moins légaux.

David a eu beaucoup de plaisir à le lire, ça l’a captivé, car il est bien écrit, le côté plongée dans cet univers professionnel est bien fait. Le mécanisme de l’addiction est bien décrit.

Comme dit David, il faudrait que les français s’intéressent plus à la littérature québécoise. Pour lui les petites différences de langue ne sont pas gênantes.

 

 

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Mireille a été déçue par Les enfants sont rois de Delphine de Vigan, qui ne l’a pas fait vibrer. D. de Vigan y dénonce l’invasion d’Internet dans une famille. La mère passe son temps à faire des vidéos qui lui fait gagner beaucoup d’argent. C’est aussi une addiction délétère de la mère qui est « influenceuse », et qui se sert de ses enfants pour faire ses vidéos. La famille tombe dans un esclavage. C’est intéressant d’un point de vue documentaire mais pas comme un roman. Mireille ne l’a pas considéré comme un vrai roman.

 

 

20020129 les cerfs volants


Mireille n’a pas été convaincue non plus par le deuxième roman de Laetitia Colombani Les cerfs-volants, alors qu’elle avait beaucoup aimé le premier : La tresse. Celui-là est plein de bons sentiments, ça sonne faux et c’est plein de clichés. Bon…

 

 

 

 

20220129 Gracieuse et Percinet

Patrick a trouvé sur internet un conte de Madame d’Aulnoye : Gracieuse et Percinet. C’est l’histoire d’un roi et d’une reine du nom de Gracieuse, qui est persécutée par la fée Grognon et Percinet. Percinet l’aide à combattre la fée Grognon.

 
 
 
 
 
 
 
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Gérard a parlé d’un livre qui, après La famiglia grande de Camille Kouchner et celui de Vanessa Springora : Le consentement et a pas mal agité le monde des médias et de la politique. C’est L’arme la plus meurtrière de Francesca Gee. Celui-ci est écrit par une autre victime de Matzneff qui a tenté de faire connaître le problème dès 2010. Francesca Gee a écrit ce livre, qui n’est pas une fiction, pour raconter son histoire. Gérard a eu envie le défendre. Il le trouve mieux écrit que les deux autres. Elle s’est auto éditée car elle ne trouvait pas d’éditeur pour le publier. Gérard l’a découvert dans un article de Télérama. Il s’est interrogé sur sa responsabilité d’ex-libraire (comme l’ont fait les bibliothécaires), sa culpabilité dans cette histoire pour avoir vendu les livres de Matzneff. Avec 40000 livres parus par an, il est vrai que des choses peuvent échapper à la vigilance des libraires.

Gérard a fait don de ce livre à la médiathèque, il est désormais dans les collections.

 

 

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Edith a aussi lu Les vies de Jacob de Christophe Boltanski. C’est l’auteur de La cache paru en 2015. L’auteur raconte comment il a perdu son travail. Une productrice de cinéma ayant trouvé dans une brocante un album photo entièrement rempli de plus de 400 photomatons du même homme. Elle lui a demandé d’en faire un film. L’enquête qu’il a faite à partir de ces photos l’a emmené dans différents pays, et lui a permis de découvrir un homme. La vérité dépasse la fiction.

Note de la bibliothécaire : ce livre fait penser au travail de Christian Boltanski, le frère de l’auteur, disparu en juillet 2021. Il a beaucoup travaillé sur les questions de l’identité (réalité et fiction), les thèmes de la disparition, de la mort et de la Shoah.

 

 

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David a parlé d’Et Nietzsche a pleuré d’Irvin Yalom. Le roman raconte comment Breuer a reçu Nietzsche, amené chez lui par une amie, et a essayé de le sortir de la dépression. Mais David a préféré Le problème Spinoza, du même auteur, qui avait plus de souffle. Yalom est psy et écrit remarquablement bien sur ce sujet. Le docteur Breuer a dû créer un outil pour soigner Nietzsche et on assiste à une espèce de préhistoire de la psychanalyse. Mais ça reste passionnant et recommandé par David.

 

 

 

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Pour finir, Edith a évoqué Mon mari de Maud Ventura. Le roman se passe sur une semaine. C’est facile à lire, léger, court. L’héroïne adore son mari, elle a deux enfants, elle fait tout ce qu’il faut pour être l’épouse parfaite. Elle est prof de français au lycée et traductrice. Tout va bien. Elle l’aime même plus que ses enfants. Petit à petit, on se rend compte que la tension monte, qu’il se passe des choses extra-ordinaires. Des choses vont arriver… En fait, elle est un peu foldingue, dit Edith, voire tarée ! Jusqu’au bout, il a des surprises. Il y a une façon d’écrire assez efficace qui fait monter les choses.

Voilà pour ce dernier club de cette curieuse année 2021 !

Octobre 2021

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Edith a pris la parole avec le dernier roman de Leonardo Padura : Poussière dans le vent. L’auteur, dont elle aussi a lu tous les livres, fait partie de ceux dont on attend le prochain livre avec impatience, au club de lecteurs, et on peut être sûr qu’il y sera évoqué, en général avec enthousiasme. Padura est un auteur cubain fidèle à son pays, même s’il l’observe avec un œil critique. Pour Édith, son meilleur livre est L’homme qui aimait les chiens, qui parle de l’histoire de Trostky.

Avec ce nouveau roman, Edith s’est régalée. Padura n’a pas vieilli, « il écrit toujours aussi bien ». On lit l’histoire d’un couple sympathique, qui s’aime. Ça se passe dans les années 90, à l’époque de la chute de l’URSS et de son soutien, et de l’embargo américain qui a rendu le pays exsangue. Marcos un jour fait tomber un livre, duquel une photo s’échappe. Elle représente la mère d’Adela, Elisa (ou Lorretta ?) avec ses amis, dans les années 60. C’est là que tout commence. Il y a dix grandes parties, qui toutes parlent d’un personnage de la photo.

Encore « un Padura » conseillé par Edith !
 
 

Madame Proust Micheline a lu un petit livre intitulé Madame Proust écrit par Evelyne Bloch-Dano. C’est une biographie de la mère de Proust, un document intéressant qui nous renseigne sur la bourgeoisie et l’aristocratie fin de siècle. Le livre est basé sur la correspondance mère/fils. On apprend que la famille de la mère de Marcel était élevée dans une famille de gens très cultivés, y compris les filles, férus de musique et de littérature et de théâtre. Le père était devenu médecin hygiéniste, un personnage important, reconnu et apprécié dans les hautes sphères. Malgré le mariage arrangé, ils vont s’aimer. Marcel, leur premier enfant, est proche de la mort à la naissance, qui restera fragile toute sa vie, et surprotégé par sa mère. Son petit frère est à l’opposé très en forme. Ils s’entendront très bien toute leur vie. Marcel et sa mère s’adorent, font tout ensemble, sont fusionnels, n’arrivent pas à se séparer. Elle va pousser son fils dans sa vocation d’écrivain. Elle va le forcer à s’autodiscipliner pour écrire. Instructif !

 
 
 
 
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Danièle a lu un roman paru à la rentrée : Soleil amer de Lilia Hassaine. L’histoire se passe dans le sud de l’Algérie. Le titre est tiré d’un vers de Rimbaud. Un jeune homme, Saïd, est appelé par les autorités françaises pour travailler dans les usines Renault en France. Toute la famille espère le suivre en France pour échapper à la misère. Cependant le rêve ne devient pas réalité… Enceinte, sa femme accouche de jumeaux et un des enfants est « troqué » avec le beau-frère.        

C’est un roman sur l’exil, le retour au pays, le fait d’être étranger en son propre pays, la différence de catégories sociales entre les époux, etc. Un livre où il y a beaucoup de tristesse, et dans lequel les thèmes basés sur des faits réels mais romancés sonnent très juste.

 

 

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Marie-Séverine a lu le dernier roman de Jean-Michel Guenassia : Les terres promises. C’est la suite du Club des incorrigibles optimistes, un roman qui avait eu son heure de gloire au club de lecteurs en son temps (et aussi le prix Goncourt des lycéens 2009). Il y était question d’un groupe d’amis russes (entre autres) qui jouaient aux échecs dans un café de Denfert-Rochereau. On y retrouve les personnages du premier dans les années soixante, à Paris. Ça se passe au moment où le frère du héros fait la guerre d’Algérie et bascule du côté des Algériens, recherché par la police. Le héros adolescent du club des incorrigibles optimistes est à la recherche de son amoureuse partie vivre en Israël dans un kibboutz. On voit aussi le monde des grands magasins. On assiste à la chute du mur, et l’un des personnages a besoin de retourner en Russie pour retrouver sa famille perdue de vue. Les trois personnages sont en quête de spiritualité (un aspect qui a passablement agacé Edith !).

Marie-Séverine a émis une petite réserve : on aurait pu avoir trois romans au lieu d’un, un pour chaque personnage. Elle trouve que la période investie est trop longue, c’est un peu du survol, on n’a pas trop le temps d’approfondir chaque période.

Marie-Sévérine et Edith recommandent ce livre. Mais il faut d’abord lire le précédent, qui est une pépite (sic Marie-Séverine). Un roman qui a valu à M.S. de rater deux fois sa station de métro ! et d’être triste de le quitter…

 

 

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Guillemette nous a apporté par écrit ses contributions avec la lecture de L’éternel fiancé d’Agnès Desarthe (car elle ne pouvait venir ce samedi). Voici son texte :

« Agnès Desarthe dont j’avais déjà parlé ici de « La chance de leur vie » en 2018, mais dont j’ai adoré « Mangez-moi » en 2006 et « Dans la nuit brune » en 2010, pour n’en citer que quelques-uns. Un livre comme je les aime.

Je ne dirai rien de l’histoire, ce qui risquerait de trop gâcher le plaisir de la découverte. Tout est contenu dans le titre.

Par contre je peux parler de l’écriture si singulière d’Agnès Desarthe qui est presque toujours d’une incroyable fantaisie et inventivité comme si c’était elle qui créait les mots sous sa plume ou les nouvelles images qu’elle formait avec eux. Parfois poétiques ou philosophiques, le plus souvent d’une légèreté qui parle directement mais laisse des traces menues comme des petites miettes.

Je suis sortie de ce livre enchantée aux deux sens du mot.

Comme après un verre de champagne.

Seul petit bémol, le côté autodénigrement de l’héroïne, histoire, sans doute, de ne pas trop se prendre au sérieux, mais qui est un peu sa marque de fabrique... »

 

 

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Guillemette a eu envie de nous parler aussi d’un autre livre :

« Il y a des hommes qui se perdront toujours de Rebecca Lighieri.
Livre flamboyant aux personnages très attachants qu’on a du mal à quitter même si leur vie est si dure.
Une famille dans une cite pauvre de la périphérie de Marseille.  Le père violent. La mère effacée. Le petit frère handicapé. Et les amis gitans du terrain vague d’à côté qui sont plus comme une famille.
On suit le narrateur qui grandit et se construit malgré tout.

Une écriture limpide et fluide qui m’a emportée sans me lâcher. Je le conseille particulièrement à Marie-Séverine. »

Rebecca Lighieri est aussi l’autre nom d’Emmanuelle Bayamack-Tam, qui a publié une douzaine de romans sous ce 2e nom et 5 sous le premier (sous lequel elle publie des romans « noirs »). Edith se souvient d’Arcadie, prix du livre Inter 2019, un roman qui lui avait plu à l’époque.

Merci Guillemette !

 

 

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mobylette ploussard

Stéphanie a parlé de La maison des voix de Donato Carrisi et de Mobylette de Frédéric Ploussard. Elle a choisi ces deux romans car ils parlent tous deux d’enfance difficile.

Dans la maison des voix, Pietro Gerber, le personnage principal, travaille auprès d’un tribunal pour mineurs en Italie. Il est psychiatre et spécialisé dans l’hypnose qu’il utilise sur les enfants. Une psychologue australienne lui envoie une patiente italienne qui pense avoir tué son petit frère très longtemps avant. Hannah Hall, c’est elle, a un secret, révélé dans les toutes dernières pages.

Stéphanie est fan de l’auteur, mais bien qu’elle ait aimé ce roman, elle a été un peu déçue par la fin.

Mobylette est un premier roman sorti juste à la rentrée, et déjà primé (meilleur premier roman de la rentrée du Livre sur la place – Nancy). On est dans l’univers des tribunaux pour enfants, des psys spécialisés. Le héros est animateur dans un foyer spécialisé, il évoque aussi son enfance. Le livre évoque avec humour des choses plutôt difficiles voire atroce.

 

 

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Benoît a eu un choc émotionnel avec le roman de Pierric Bailly : Le roman de Jim. Le personnage principal, Aymeric, vit dans le Jura, se débrouille dans des petites combines. Il a vingt-cinq ans. Il rencontre une femme de quarante ans enceinte de sept mois. Florence a perdu le lien avec le père biologique. Aymeric devient le père de l’enfant prénommé Jim. Un lien très fort se crée. L’histoire se déroule sur vingt ans. Le livre décrit l’amour paternel de façon extraordinaire, alors même qu’il n’est pas le père biologique. C’est toute la beauté de ce livre. Benoît a souhaité ne pas trop en dire car il y a des rebondissements, mais c’est « déchirant », il a été bouleversé.               

Le livre est écrit à la première personne, le style donne l’impression qu’on est en face de lui. Édith se souvient d’avoir aimé L’homme des bois paru en 2017.

 

 

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Benoît a aussi lu Mon maître et mon vainqueur de François-Henri Désérable, un livre très bien écrit, qui se passe dans le 8e arrondissement de Paris. On y parle pas mal de poésie. Benoît est un peu réservé sur ce livre, ayant le sentiment que l’auteur essaie d’épater le lecteur, et qu’il est un peu trop « parisien ». Mais il est brillant et à lire, quand même… (Depuis, le livre a été couronné par le grand prix de l’Académie française).

 

 

 

 

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Annick a parlé de La Divine de Marie N’Diaye (paru en 2013). C’est l’histoire d’une femme qui vit deux vies parallèles, qui a deux noms. C’est bien écrit, c’est assez étrange. C’est une atmosphère un peu lourde, on dirait un conte. Une valeur sûre, Marie N’Diaye.

J’ai embrayé sur le dernier livre de Marie N’Diaye : La vengeance m’appartient. Un roman mystérieux sur toute la ligne, où rien n’est clair, on s’interroge sur les personnages, sur les épisodes, tout est bizarre. Mais on reste sur sa faim, on n’a aucune réponse sur les interrogations qui se présentent sur tous les aspects du livre. Edith l’a aussi lu, et est sur la même position, on est mal à l’aise jusqu’au bout, les personnages sont troubles, les mystères non résolus. J’avoue, je n’ai pas compris où elle voulait en venir. Ce n’est pas un roman policier dans lequel on a une réponse à la fin, en général. Peut-être que Marie N’Diaye a voulu pousser ses lecteurs à imaginer plein de choses, et ne pas donner le fin mot de l’histoire pour qu’ils se fassent leur roman à eux ? Mystère.

 

 

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Je voulais à l’origine parler plutôt d’Anima de Wajdi Mouawad (un livre paru en 2012), écrivain né au Liban, qui a vécu longtemps au Canada, et qui est maintenant directeur du Théâtre de la Colline. C’est un gros roman hautement conseillé par Guillemette, qui m’a captivée et troublée. Il commence par un meurtre atroce d’une femme enceinte, la compagne du héros. Celui-ci, Wahhch, se lance dans la quête furieuse de l’assassin, a priori un indien Mohawk qui profane les corps. Mais finalement, cette poursuite est une quête de lui-même et de son passé terrifiant, fait de guerre et de mort atroces. C’est un voyage rempli de scènes cauchemardesques et de violence, mais aussi d’humanité et de rapport plus ou moins mystique aux animaux. D’ailleurs, ce qui est étonnant aussi dans ce roman, c’est qu’une bonne partie est constituée de chapitres parfois très courts, où les scènes sont décrites à travers les yeux des animaux, sauvages ou domestiques. Une sorte d’épopée au bout de laquelle on a une réponse, ou pas !

C’est le genre de roman qu’on n’oublie pas, vraiment marquant et qui aborde plein de questions essentielles. Un livre qui selon Guillemette a un côté shakespearien…

 

 

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Edith a aussi parlé de Grande couronne de Salomé Kiner, un premier roman qui l’a mise mal à l’aise. C’est un portrait de famille dans laquelle la mère est dépressive, la fille de 14 ans aime les vêtements de marque, et elle organise un commerce sexuel pour avoir de l’argent.

Bonnes lectures et rendez-vous le 13 novembre pour de nouvelles aventures livresques !

 

 

 

Septembre 2021

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Annick a été très émue par Réparer les vivants de Maylis de Kerangal, un livre qui parle de transplantation cardiaque, et qui lui a rappelé des souvenirs difficiles, elle qui a travaillé en réanimation. Du coup, elle a lu presque tous les livres de celle-ci, dont le dernier, Canoës, un recueil de nouvelles. Parmi elles, Ni fleur ni couronnes et Sous la cendre. Deux textes assez courts, atypiques. Ni fleur ni couronnes se passe au bord de la mer, un très beau texte. Il y a une atmosphère irréelle, c’est beau, on est transporté.

Concernant son livre Naissance d’un pont, plusieurs ont eu du mal à entrer dedans, les 50 premières pages ont été un pensum pour Marie-Séverine, qui une fois qu’elle a dépassé ce début, s’est plongée dedans. Guillemette a un jour entendu Maylis de Kerangal lire un de ses livres, c’était une expérience étonnante, M. de K. lisant très vite et donnant un rythme à sa lecture. Brigitte est un peu réservée, elle trouve ses romans très bien documentés, mais elle trouve qu’il lui manque un petit quelque chose.

 

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Guillemette a parlé de Fille de Camille Laurens, un écrivain reconnu qui fait partie du jury du prix Goncourt entre autres. Il y a quelques années, elle avait été subjuguée par Cet absent-là, où C. L. parle de la mort de son fils mort-né. Elle avait aussi aimé, un peu moins, La petite danseuse de quatorze ans, un roman sur l’adolescente qui servit de modèle à Degas pour la sculpture éponyme.

Fille est « vachement bien » ! C. Laurens commence par donner les définitions du mot « fille », et raconte son histoire sous l’angle du féminisme. Mais ce n’est pas un féminisme revendicatif, mais un féminisme des mots, ceux qui l’air de rien vous rabaissent, d’autant plus quand ils sortent de la bouche du père (à la question « avez-vous des enfants ?, il répond : « non, mais j’ai deux filles »). Petit à petit, la petite fille se laisse envahir par cette conception de la féminité comme quelque chose de secondaire. Mais la fin est un heureuse, elle fait du bien. L’écriture est magnifique. Elle met en lumière l’importance des mots dans la construction d’une vie. On suit un personnage attachant, ça semble être son histoire, mais elle en fait quelque chose d’universel.

Un conseil de lecture de Guillemette, car il est très intéressant, et il y a un vrai travail de langue.

 
 
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Marie-Séverine a aimé le livre d’Andreï Makine : L’ami arménien. Un coup de cœur pour M S, qui est partie en voyage en Arménie à l’âge de 14 ans, qui a eu un coup de cœur pour le pays et ses habitants, qui a des amis arméniens qui lui sont chers. On retrouve dans ce roman l’ambiance de l’URSS dans les années 1980. L’histoire se passe en Sibérie, où des Arméniens sont prisonniers dans un camp. Leurs familles se sont installées à proximité pour pouvoir aller les voir une fois par semaine.

Le roman est autobiographique. A. Makine a connu l’orphelinat en URSS à cette époque. L’histoire est celle d’un petit garçon qui se lie d’amitié avec un autre dont il a pris la défense. Il va découvrir des secrets de famille. La gentillesse du peuple arménien transpire tout au long du livre. M. S. se souvient de l’URSS de ces années-là, avec les rues de Moscou quasiment vides de voitures, les files d’attente dans les magasins, les boucheries vendant essentiellement du gras, et l’accueil chaleureux des français. Guillemette dit être un peu allergique à l’écriture de Makine, qui lui parait ampoulée, classique. C’est un russe qui a appris le français avec les classiques.

 

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Benoît a lu Kundera cet été. Il s’est passionné pour ses livres notamment L’insoutenable légèreté de l’être, adapté au cinéma avec Daniel Day Lewis. A noter, nous avons bien sûr ses livres à la médiathèque, et aussi une enquête sur l’auteur tchèque menée par Ariane Chemin, intitulé « A la recherche de Milan Kundera ». Kundera qui s’est exilé en France dans les années 80 et qui est devenu enseignant à l’Université de Rennes, vit maintenant à l’écart du monde médiatique.

 

 

 

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David a parlé du roman de Laurent Mauvignier : Des hommes (paru en 2009). Il s’agit d’un livre parlant d’hommes revenus après la guerre d’Algérie. Dans les années 90, Solange fête sa retraite dans une salle des fêtes avec ses amis. Arrive un homme qui n’est pas invité, il ressemble à un sdf. Cet homme nommé Bernard offre un beau bijou à Solange. Il se passe un incident qui va mal tourner et faire venir les gendarmes. A la fin de la guerre, il s’est marié avec une jeune pied-moire oranaise, mais un événement a tout fait basculer. Confronté à la violence extrême, les hommes partis faire la guerre là-bas sont traumatisés.

C’est un roman du choc post-traumatique. L’originalité de ce roman, c’est son écriture, à la fois rocailleuse, faussement maladroite, mais qui vous prend aux tripes. C’est maîtrisé, c’est très beau. Il a aussi été adapté au cinéma avec Depardieu et Daroussin.

 

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Benoît a parlé du livre de Gary Shteyngart : Lake success. C’est un auteur américain né en URSS. Dans ce roman, le héros, Barry Cohen vient de décider de tout larguer de sa vie à New York. Il prend un bus pour voyager dans le pays et rejoindre une ex très loin de New York. C’est un trader ultra-riche, qui vit dans un appartement immense et dans le luxe. Son enfant est atteint d’un autisme très sévère. En plus, il a des problèmes au travail.

Barry et sa femme sont en fait des personnages plutôt antipathiques ! Cependant, Benoît a adoré ce livre, un véritable « page-turner ». Il a aussi aimé le voyage et ses étapes dans différents coins des Etats-Unis, ce qui lui fait découvrir des gens très différents.

Il est dans les collections de la médiathèque ainsi que plusieurs autres de ses livres.

 

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Brigitte a aimé un roman de gare (acheté dans une gare) et cucu à fond ! Mais quelle fraîcheur, quel plaisir ! Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin (gros gros succès de librairie), c’est un livre qui fait du bien.

Brigitte a aussi aimé Là où nous dansions de Judith Perrignon. C’est un roman-enquête sur la ville de Detroit et son histoire récente, dont on a déjà parlé au club de lecteurs. Edith et Guillemette l’ont lu et beaucoup aimé.

 

 

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Patrick a pris un livre un peu au hasard dans les nouveautés « polars ». Résurrection de Giacommetti et Ravenne, un duo d’auteurs qui écrivent des thrillers et polars à quatre mains. Ça se passe pendant la seconde guerre mondiale. Bon, il l’a lu mais n’est pas enthousiaste quand même… Il y est question des Russes qui auraient récupéré des reliques du Christ, et aurait eu ainsi une supériorité sur les allemands. Pendant la guerre, le Saint suaire aurait été caché et Hitler aurait cherché à le récupérer. Le saint suaire serait censé procurer l’immortalité.

Un roman mêlant histoire et fiction, avec des passages plutôt gore.

 

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J’ai parlé du dernier roman de Jonathan Coe : Billy Wilder et moi. L’auteur anglais a inventé une fiction basée sur la vie de Billy Wilder, le célèbre cinéaste auteur entre autres de Certains l’aiment chaud. Ça se passe dans les années 70, à l’époque où il prépare le tournage de Fedora, son avant-dernier film, qui raconte l’histoire d’une actrice célèbre sur le déclin. La narratrice est une jeune anglo-grecque qui devient presque par hasard assistante de l’assistant numéro un de Billy Wilder, son fidèle qui le suit sur tous les tournages.

Je recommande chaudement ce roman, pour les amateurs de J. Coe et ceux qui n’ont pas encore lu ses autres romans. On y apprend plein de choses sur la vie du cinéaste, ses parents juifs autrichiens disparus pendant la guerre (disparition qui l’a hanté toute sa vie), le milieu hollywoodien impitoyable, le tournant des années 70 et l’arrivée des « jeunes barbus » du cinéma, etc. De plus, on rit et on sourit beaucoup grâce à l’humour de J. Coe. On sent l’érudition de l’auteur, dont il se sert pour nourrir l’histoire sans en faire étalage. Et cerise sur le gâteau, le livre est parsemé de scènes d’anthologies basées sur des anecdotes réelles, qui ajoutent au plaisir de la lecture.

Guillemette adore cet auteur, elle a tout lu et recommande particulièrement Testament à l’anglaise, La maison du sommeil, Bienvenue au club, ce dernier étant le premier d’une trilogie.

 

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Marie-Séverine a souhaité parler aussi de la nouvelle ou bien du court-roman de Aki Shimazaki : Sémi. C’est un couple âgé au Japon, qui vit dans une chambre commune dans une maison de retraite. Mme a la maladie d’Alzheimer. Problème : elle a oublié qu’elle est mariée avec l’homme qui partage son lit, et pense qu’il est son fiancé. Celui-ci accepte donc de jouer le rôle du fiancé, pour épargner Mme. Elle dit parfois des choses perturbantes sur sa vie de couple… Il se met à courtiser sa femme, de façon très sensible, ce sont de petites attentions, comme s’ils avaient vingt ans, ils se découvrent après des décennies de vie commune suite à un mariage arrangé.

Ce qui caractérise les livres d’Aki Shimazaki, c’est qu’elle va à l’essentiel, et qu’elle touche la corde sensible, tout est en subtilité, et c’est aussi visuel.  Aki Shimazaki est japonaise, mais elle vit au Canada et écrit en français.

Voici un petit document fabrication maison que j’ai glissé dans les livres d’A. S. que nous avons à la médiathèque :

Aki Shimazaki : chronologie de lecture

5 pentalogies – on retrouve des personnages d’un titre à l’autre, il est donc préférable de les lire dans l’ordre de parution, même si chacun peut se lire indépendamment 

  • Le poids des secrets
    1. Tsubaki
    2. Hamaguri
    3. Tsubame
    4. Wasurenagusa
    5. Hotaru
  • Au cœur du Yamato
    1. Mitsuba
    2. Zakuro
    3. Tonbo
    4. Tsukushi
    5. Yamabuki
  • L’ombre du chardon
    1. Asami
    2. Hôzuki
    3. Suisen
    4. Fuki-no-tô
    5. Maïmaï
  • 4 e cycle
    1. Suzuran
    2. Sémi
 
 
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Guillemette a parlé de Enfants de poussière de Craig Johnson, elle a décidé de tout lire de lui ! On est dans le Wyoming, le shérif Walt Longmire a un territoire immense sous son contrôle, il est ami avec un indien. On retrouve ce shérif dans tous ses romans, mais on peut les lire indépendamment les uns des autres. L’auteur a exercé plein de métiers différents avant de construire son ranch dans le Wyoming.

Enfants de poussière, ce sont des enfants qui ont pour père des soldats américains et des mères vietnamiennes. Comme il a fait la guerre du VietNam, il se penche particulièrement sur le cas d’un meurtre d’une jeune « enfant de poussière ». Il mène donc l’enquête.

 
 
melois les six fonctions du language
Pour finir, j’ai présenté Les six fonctions du langage, un ovni de Clémentine Mélois, mélange de roman photo brésilien des années 70 et de linguistique structurale, assaisonné de tics de langages ultra-contemporains. Le tout, sans prétention, donne un livre inclassable mais qui donne à réfléchir en souriant sur notre langage contemporain. David est connaisseur, et comme il dit, il faut aller jeter un œil à ses interventions sur les réseaux sociaux.

Clémentine Mélois aime entre autre détourner les couvertures de livres, transformant nom d’auteur et titre, provoquant des jeux de mots très drôles. Elle participe du groupe Oulipo, dont fait partie aussi Hervé Le Tellier, un auteur dont on a beaucoup parlé dernièrement. Elle crée aussi des objets du quotidien et en détourne les messages habituellement anodins.

Voici quelques images de ses détournements, pour vous donner envie d’aller plus loin !

 

melois extrait 2

 melois extrait 1
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mai 2021

Bussi Nympheas Noirs
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Nous avions décidé de consacrer cette séance du club de lecteurs au polar, au roman policier, au thriller, au roman noir, bref, à un univers sombre qui fait souvent les délices de nos lecteurs.

Mireille nous a envoyé sa participation par mail. Comme Marie-Séverine, elle a aimé le livre de Michel Bussi : Nymphéas noirs. Elle l’a bien aimé car il mêle à l’intrigue que nous suivons avec ardeur le cadre de Giverny avec Monet et ses tableaux. De plus, il nous manipule avec ses différents points de vue et surtout les époques qui se superposent. Une histoire d’amour en toile de fond, les couleurs et la vie à Giverny, et une surprise à la fin…

Michel Bussi est un auteur populaire dont on trouve les livres un peu partout, très facilement, par exemple dans les gares. C’est le genre de livre justement qu’on peut lire facilement dans le train quand il y a du bruit, ou qu’on n’est pas très concentré. Ce n’est pas le sujet qui est léger, mais le livre. M.S. nous a parlé d’une personne que M. Bussi a sauvée car il lui procure un peu de détente dans les moments difficiles de sa vie. Quand on ne lit pas beaucoup, c’est une bonne entrée dans la lecture.

Selon Guillemette, il arrive souvent que les polars ne soient pas bien écrits, mais ce qu’on cherche en général, c’est être tenu en haleine, être surpris, avoir du suspens.

Ce roman a été adapté en bande dessinée, elle est dans les collections de la médiathèque.

 

 

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Micheline a lu un roman  de Richard Morgiève : Le Cherokee. Ce livre lui a beaucoup plu. Ça se passe en 1954 dans l’Utah. Nick Corey, un shérif plutôt traditionnel découvre une voiture abandonnée, et à ce moment, il est survolé par un avion de l’armée américaine, qui aterrit. Mais il n’y a pas de pilote ! Un agent du FBI vient enquêter, puis de nombreux policiers... Deux intrigues se mettent en place. Il essaie aussi de retrouver les meurtriers de ses parents adoptifs. C’est très poétique, il a des visions. Le personnage est très attachant. Dans la ville où se passent plein de meurtres et autres violences, les gens sont très gentils entre eux. C’est un livre qui nous tient en haleine. Micheline a beaucoup aimé aussi les descriptions de personnages, qui l’ont fait rire à gorge déployée en lisant son livre. Il est écrit parfois de façon un peu vulgaire, il y a un petit côté surnaturel, un côté « indien » puisqu’il l’est. Du coup, Micheline a très envie de lire d’autres livres de cet auteur. Belle découverte !

Celui-ci a reçu le grand prix de littérature policière, entre autres.

 

 

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 Béatrice fait la différence entre les romans policiers psychologiques et ceux qui, plus sanglants, offrent des descriptions et des scènes violentes. Béatrice n’aime pas trop les polars violents, elle préfère les intrigues psychologiques. Elle lit plutôt les livres d'Henning Mankell pour le personnage (en fait elle les a tous lus !), Donna Leon pour l’ambiance vénitienne (avec les noms de rue, etc. Elle n’aime pas trop les livres de Jean-Christophe Grangé qui sont trop violent, où il rajoute toujours quelques de pire dans le genre dégoutant. Elle a lu et aimé trois livres d’Olivier Norek.

 

 

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Guillemette aime bien Bernard Minier, Glacé, par exemple. Il y a une intrigue complexe, avec un personnage principal attachant. C’est le commandant Servaz, qui officie dans les Pyrénées. Mais c’est un peu « trash » ! G. a pour chouchou Arnaldur Indridason, un islandais qui a écrit toute une série de polar avec Erlendur comme héros. Il a fait durer le plaisir. Il y parle de l’Islande, de Reykjavik. Un pays où il y a peu de meurtres mais beaucoup de disparus. Ce qui est intéressant, c’est qu’on est très souvent dans du presque rien. Les avancées sont progressives et Erlendur doit fouiller pour avoir des débuts d’intuition. Ça donne envie d’aller en Islande. Il y a 3 personnages dans l’histoire, le premier est l’Islande. Dans la trilogie des ombres, on trouve des conséquences de la guerre.

Pour Guillemette comme pour Édith, Indridason fait partie de ces auteurs dont elles lisent systématiquement tout nouveau roman.

Il faudra chercher les livres de cet auteur à la cote ARN.

 

celle qui pleurait sous leau

 

Marie-Séverine a lu un roman de Niko Tackian : Celle qui pleurait sous l’eau. Elle préfère aussi les romans psychologiques à ceux qui sont « gore ». Il y a quand même un meurtre dans celui-ci. La question du livre est : est-ce un suicide ou bien un meurtre ? L’enquêteur est doté d’une acolyte, qui est persuadée que c’est un meurtre. Elle part à la recherche d’un mobile.

C’est un roman très parisien dans le sens où on reconnaît les lieux, les cours d’immeubles, les concierges, etc.

 

 

 

 

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J’ai parlé de Code 93 d’Olivier Norek, un « vrai » policier qui travaille en Seine-Saint-Denis. On sent son expérience du terrain, du métier, il se plaît à donner des détails qui sentent le vécu. L’enquête est un peu standard, avec plusieurs meurtres dans le milieu de la drogue. Dans celui-ci, il y a des scènes à Romainville (cité Gagarine), aux Lilas, à Bobigny, et dans le département, ainsi qu’à Paris. Norek échappe à la tentation de la caricature. On y trouve une description de certains liens qui existent entre les beaux quartiers parisiens et le milieu de la drogue.

C’est le premier roman policier de Norek. Pas le meilleur de l’auteur selon Edith, qui a tout lu. En tout cas, c’est quand même un bon roman policier qui donne envie de lire les suivants, qui selon Edith sont excellents. Le meilleur est a priori Surtension.

 

 

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Annick a parlé d’Un sale hiver de Sam Millar. Ça ne lui a pas plu, c’est mal écrit !

Elle a par contre apprécié La sirène de Camilla Läckberg. L’enquêteur est une enquêtrice du nom d’Erica Falck. Très lue en Suède et ailleurs, C. Läckberg a beaucoup écrit. Cependant Annick n’est pas enchantée, tout comme les autres participants au club de lecteurs, elle n’a pas envie d’en lire d’autres.

 

 

 

 

 

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Edith a eu envie de lire un roman de Camilla Grebe, parce qu’un jour à la médiathèque, elle a parlé à une dame rencontrée fortuitement. Celle-ci lui a dit mot pour mot (je peux témoigner !) : « c’est le meilleur polar que j’ai lu de toute ma vie ! ». Il s’agissait de L’ombre de la baleine. C’est aussi une suédoise qui écrit des polars.

Elle a parlé de Huit crimes parfaits de l’américain Peter Swanson. C’est son deuxième roman. Ce roman avait été chaudement recommandé par la librairie Les Pipelettes. Edith a trouvé le début plutôt plat, mais le sujet est intéressant. Ça se passe dans une librairie de Boston qui s’appelle « Old Evils », spécialisée dans le roman policier. Une femme du FBI vient questionner le libraire car il a publié une liste de huit crimes parfaits sur son blog, quelques années auparavant. Elle pense que deux meurtres ont été inspirés par des titres de cette liste. Tous sont des romans qui existent vraiment comme celui de Donna Tartt : Le maître des illusions. Forcément, un livre qui parle de livres, ça doit plaire à des libraires !

 

 

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Comme il nous restait un peu de temps, on s’est dit qu’on pourrait parler d’autres lectures.

Du coup, j’ai parlé de la BD Les amants d’Hérouville de Yann Le Quellec (auteur) et Romain Ronzeau (illustrateur). Ça raconte l’histoire de Michel Magne, un compositeur de musique précoce qui s’est lancé dans des expérimentations musicales savantes dans les années 50. Il a ensuite fait beaucoup de musiques de film, pour Jean Yann, les Tonton flingueurs, entre autres, ce qui lui a rapporté beaucoup d’argent. Avec cet argent, il a acheté le château d’Hérouville dans le Vexin, près d’Auvers-sur-Oise. Il y a installé des studios d’enregistrement destinés aux chanteurs, rockers, parfois très connus tels que les Rolling Stones, Johnny Halliday, etc. Les stars aimaient y aller car c’était un lieu de fête permanente et de bonne qualité professionnelle.

 

 

 

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Guillemette a commencé la trilogie de Hanne-Vibeke Holst, qui a été adaptée en série sous le titre BorgenLe prétendant (1), L’héritière (2), Femme de tête (3) sont les trois gros volumes de cette saga politique danoise. Ce sont des « thrillers politiques psychologiques » selon Guillemette. C’est l’histoire de Charlotte, une militante de l’écologie qui a une quarantaine d’années. Elle n’a pas de carte d’un parti politique. D’un coup, on lui demande d’être ministre de l’écologie. Elle a son franc-parler, elle arrive avec un vent de fraicheur et devient le chouchou du premier ministre. On voit ses questions, sa fatigue, ses erreurs, etc. On voit les luttes de pouvoirs qui sont derrière. La structure du livre fait que l’on avance vite, par de courts chapitres qui donnent le point de vue de différents personnages.

C’est passionnant. On assiste à la vie d’une femme battue dont le mari a un poste important dans ce gouvernement, à l’ascension d’une jeune turque, au virage extrême-droitiste du pays, etc.

Captivant, bien écrit et bien traduit. A lire !

 

 

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Edith a aussi aimé le dernier roman de Louise Erdrich, dont elle avait adoré certains livres dont, en particulier, La chorale des maîtres bouchers.

Là, c’est L’enfant de la prochaine aurore.  C’est un livre un peu prémonitoire : il y a une maladie presque mondiale qui provoque un climat anxiogène. Une femme enceinte veut parler à son futur bébé de ce qui s’est passé avant. Elle a été elle-même adoptée à la naissance, étant d’origine Ojibwé. Ses parents adoptifs sont très sympas, écolos, ils s’aiment tous dans la famille.  L’avenir étant très incertain, les femmes enceintes sont mises à part, en prévision d’une catastrophe plus ou moins in contrôlable.

Cette dystopie parue en 2018 aux Etats-Unis est passionnante !